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Analyse urbaine

Selon Bentley - Responsive environments

Morphogenèse de Sheffield

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Les cartes qui suivront présentent l'évolution de la ville de Sheffield à travers 5 grandes périodes. L'un des facteurs les plus influant de la forme urbaine de cette ville est sa topographie naturelle, notamment dû à la présence de rivières. La forme urbaine de la ville s'est façonnée à travers les années suite à des événements historiques imprévisibles tel que la Seconde guerre mondiale.

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Période 1 : 1788-1821

Cette première période marque un développement industriel important pour la ville de Sheffield.

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En 1736, on comptait 14 531 résidents alors qu'en 1801 la ville totalisait presque le triple avec 45 755 habitants (Hey, 1998).

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La planification de la ville est également en changement alors que le nombre de rues augmentent, principalement au Nord, vers les quartiers industriels comme celui de Hallamshire. Ces nouvelles rues contrastent avec celles existantes, étroites et courbes.

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Période 2 : 1821-1850

Cette deuxième carte présente le début prospère de la ville au 19e siècle. On constate l'agrandissement de l'espace urbain, l'optimisation constante de sa structure ainsi que le perfectionnement de son fonctionnement.

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En jaune, on peut voir que le quartier de la cathédrale occupe une place centrale dans la ville démontrant ainsi la dominance de la religion à cette époque.

Période 3 : 1850-1924

En 1850, un développement rapide se fait sentir alors que la révolution industrielle est en pleine action. Lors de cette période, les tracées des rues s'agrandissent et la densité est nettement plus élevée alors qu'on passe de 135 310 habitants en 1851 à 380 793 en 1901 (Hey, 2005).

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Cette croissance de la densité se justifie par la forte augmentation de la population et des usines. La ville prend de l’expansion principalement à l'ouest et au nord-ouest.

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Période 4 : 1924-1961

Orwell (1937) critique la ville de Sheffield en qualifiant celle-ci de la ville industrielle la plus laide au monde !

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En 1945, le gouvernement publie un plan de restructuration de la ville notamment pour permettre la construction de nouveaux logements puisque ceux-ci se font rares. Ce désir de changement concernant la structure urbaine a été influencé par 2 facteurs principaux : le problème de logement et la récession du secteur industriel.

Période 5 : 1961-1985

Lors de cette période, la ville de Sheffield fait face à un problème dominant, le manque de logement. En 1965, c'est 2500 nouveaux logements qui sont construits pour contrer ce problème.

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À gauche en jaune, on peut voir l'implantation actuelle en 2018 du campus de l'Université de Sheffield.

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On constate dans cette carte que la ville continue sa densification importante alors que les îlots vides  sont vite remplis par de nouveaux bâtiments résidentiels.

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Perméabilité

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Bentley aborde le concept de perméabilité comme étant une qualité urbaine qui se définie par le nombre de choix qui s’offre à l’usager quant à ses déplacements à travers la ville. L’usager doit être en mesure de s’orienter facilement et différents choix de parcours doivent s’offrir à lui pour qualifier le lieu de perméable. Le concept de perméabilité s’appuie autant sur les connexions physiques que les connexions visuelles. Idéalement, ces connexions doivent être droites, directes et courtes. Le meilleur moyen pour que les connexions soient courtes et directes est de subdiviser la ville en petits îlots, cela permet une plus grande diversité de choix de parcours. Le contact visuel direct permet à l’usager de l’espace d’anticiper la suite de son parcours, assurant ainsi sa sécurité et facilitant également son orientation spatiale. En somme, la perméabilité se mesure par le nombre de routes alternatives qui s’offre à nous pour se rendre du point A au point B.Le degré de perméabilité du tissu influence et qualifie l’accès au lieu.

Perméabilité du campus avec la ville

La perméabilité du campus de Sheffield avec la ville est un enjeu important. En effet, ce campus urbain est divisé en deux par l’autoroute A-61, ce qui offre une perméabilité faible aux utilisateurs du campus. L’autoroute de 2 voies de large dans chaque sens est séparé par un terre-plein au niveau du campus. La traversée de l’ouest à l’est du campus est donc difficile étant donné le nombre réduit de passages piétons et la largeur de 28 mètres à franchir.

L'autoroute A-61

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Délimitation du campus

Il est possible de constater sur la carte que le campus de l’Université de Sheffield est délimité par deux boulevards principaux, le boulevard Brook Hill au Nord et le boulevard Glossop au Sud. Malgré leurs largeurs moindres que celle de l’autoroute, les boulevards restent des endroits peu perméable et difficile à traverser. De plus, on remarque que le boulevard Brook Hill converge au même rond-point que l’autoroute (voir photo ci-dessous) créant ainsi un fort achalandage et encore une fois, compliquant les déplacements des utilisateurs piétons. La hiérarchie des types de voies et l’ensemble du réseau viaire de Sheffield est définitivement un enjeu important à bonifier.

Prolongation des axes existants

Dans son ouvrage, Bentley insiste sur le fait qu’il faut tout d’abord analyser et comprendre le tissu urbain existant avant de designer de nouveaux systèmes de rues. Une fois le tissu urbain existant compris, pour contribuer à la perméabilité du lieu, il faut créer des liens qui permettront de connecter le site avec la ville de façon à former un tout cohérent. Ces nouveaux connecteurs doivent être, idéalement, en continuité avec les axes forts de la ville déjà existants. Dans cette optique, les axes existants de la ville à proximité du campus de l'Université de Sheffield ont été analysés et sont visibles sur la carte en turquoise. Suite à cela, les axes les plus pertinents ont été sélectionnés et des propositions de prolongement de ces axes ont été tracés en lignes rouges pointillés sur la carte. L’extension de ces axes permet de constaté que la perméabilité du campus en lien avec la ville aurait pu être bonifié considérablement simplement en concevant le système viaire de manière plus harmonique avec la ville, manière à former un tout cohérent. Il est a noté que le prolongement horizontale à gauche de la carte dans la partie ouest du campus sera en partie réalisée suite au désir de prolonger la Gold route. Cette proposition du masterplan sera abordé dans les paragraphes suivants.

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Rond-point jonction A-61 et boulevard Brook Hill

Perméabilité à l'intérieur du campus

Ségrégation des types de voies

Bentley affirme que la perméabilité d’un lieu est considérablement réduite lorsque les utilisateurs de l’espace public sont séparés par l’utilisation de voies réservées exclusivement à une catégorie d’usagers tel que automobilistes, piétons et cyclistes. En analysant le campus de Sheffield, il est possible de constater que le campus possède quelques voies exclusivement piétonnes, dont la plupart se trouve dans la partie ouest du campus. Tel que vu dans le cadre théorique avec les woonerfs, il serait plus pertinent d’utiliser un concept de rues partagées plutôt que des rues destinées à une seule clientèle. Les rues partagées assureraient une meilleure perméabilité à travers le campus. Sur la carte, on peut voir en lignes pointillés les segments de rues qui partagent déjà leur espace avec une piste cyclable, cela représente une bonne amorce de rue partagée.  

Hiérarchie des voies

Ayant déjà abordé le sujet de l’autoroute et des boulevards environnants, cette carte du campus permet de se concentrer sur les voies de plus petites échelles. Il est possible de voir à l’est du campus que plusieurs rues sont de type « one-way » et qu’à travers le campus au complet, il y a plusieurs rues cul-de-sac. La rue cul-de-sac est un type de voie à éviter puisqu’elle représente un « little choice of routes » ce qui réduit considérablement la perméabilité d’un lieu lorsque présent en trop grand nombre. Il serait intéressant de retravailler ces rues pour en tirer leurs pleins potentiels.

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Gold route

Dans la proposition du masterplan de l’Université de Sheffield, on retrouve le prolongement de la Gold route, une piste cyclable emblématique de la ville de Sheffield. Cette prolongation de la Gold route est représenté en jaune sur la carte et permet de constater que l’autoroute A-61 est réellement un obstacle important pour la perméabilité à l’intérieur du campus. En effet, on remarque que la proposition de la Gold route doit effectuer un détour considérable, en forme de "U", simplement pour aller chercher un passage piéton existant. Il aurait été pertinent lors du design du masterplan de considérer un nouveau passage piéton dans la continuité de l’axe existant.

La grosseur des îlots

À l’est du campus, on retrouve des ilots principalement rectangulaires des dimensions variant autour de 50m par 100m. Toutefois, à l’ouest du campus, les îlots sont de formes plus irrégulières avec des dimensions beaucoup plus élevées générant de large îlots. Il est prouvé qu’un site avec des petits îlots offrent plus de choix de routes qu’un site avec de grands îlots. En plus d’offrir plus de choix de parcours, les petits îlots permettent des distances plus courtes et directes, des caractéristiques importantes de la perméabilité. La subdivision des îlots de grandes dimensions à l’ouest du campus seraient donc à envisager pour permettre une meilleure perméabilité dans cette section du campus.

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Perméabilité visuelle

Ruelle du campus
Rue cul-de-sac

Tel que mentionné plus tôt, la perméabilité visuelle est aussi importante que la perméabilité physique, puisque à quoi bon avoir plusieurs choix si les usagers ne sont pas en mesure de cibler les opportunités de parcours qui s’offrent à eux. Les photos présentées ci-dessus sont tirées des rues du campus. On constate que la perméabilité visuelle est médiocre à certains endroits, notamment dans les rues de style « cul-de-sac » ou encore dans les rues étroites de type ruelle cadrées par des limites bâtis, ne permettant pas d’apercevoir au loin les autres chemins. De plus, certaines de ces rues se termine sur des bâtiments ou même encore des murs de briques, bloquant ainsi toutes percées visuelles qui contriburaient à s’orienter dans l’espace.

LISIBILITÉ

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Le concept de lisibilité présenté par Bentley réfère à la qualité qui rend une place saisissable. Un tissu urbain perméable ne sert à rien si les utilisateurs n’arrivent pas à comprendre l’espace. Les gens devraient être en mesure de se faire une carte mentale du lieu et de s’orienter facilement.   Il existe différents niveaux de lisibilité ; la forme physique puis les modèles d’activités. Pour être en mesure d’utiliser une place à son plein potentiel, les deux niveaux de lisibilité doivent être présents et complémentaires. Bentley s’inspire de l’urbanisme et architecte Kevin Lynch, spécialiste du sujet de lisibilité. Lynch a regroupé les différentes fonctionnalités de la lisibilité d’un lieu en 5 éléments clés : les nœuds, les voies, les limites, les quartiers et les points de repère. Ces 5 éléments seront analysés dans le nouveau masterplan proposé par l’Université de Sheffield.

Noeuds

Voies

Limites

Quartiers

Points de

repère

Quartiers

Les quartiers selon Lynch sont des sections de ville reconnaissable par leur caractère distinct facilement identifiable. Le campus universitaire de Sheffield est situé en grande partie dans le quartier St.George’s de la ville. Toutefois, malgré la division théorique en plan, ce quartier n’en est pas réellement un selon les critères de Lynch puisqu’il n’est pas facilement identifiable et ne possède pas d’identité propre à lui qui le distingue des autres. En effet, les rues du quartier ressemblent exactement aux autres rues des quartiers voisines. En ce qui a trait au style architectural, le campus est composé de bâtiments appartenant à un large éventail de style architecturaux comme on peut le voir sur les photos ci-dessous. Malgré l’association de quelques bâtiments au style victorien avec leurs revêtements en brique rouge, la totalité des bâtiments appartiennent à un nombre élevé de styles différents. Le masterplan démontre l’effort de redonner au campus, et par le fait même au quartier, une identité distinctive du reste de la ville. Le concept d’identité a été exploré plus en détails dans le cadre théorique.

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Bâtiment Sir Frederick
Arts tower
Bâtiment "the black box"
Église St-George

Voies

Les voies sont certainement le plus important de ces 5 éléments puisqu’elles sont des canaux de mouvements. Le concept de voies se réfère à une hiérarchie viaire qui permet de qualifier l’orientation et organise, du fait même, la composition du lieu. Sur le campus de Sheffield, on repère plusieurs types de voies allant de la rue piétonne exclusivement, à la ruelle passant par la rue « one-way » puis les rues plus larges à deux sens accueillant parfois la piste cyclable également. La voie la plus importante du campus est sans aucun doute celle de la Gold route passant par Leavygreave road, d’où les efforts de prolonger la Gold route et de relier les principaux nœuds du campus à cette route comme le démontre le schéma ci-dessous.

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Il est possible de constater le désir de l’Université de Sheffield de renforcer le caractère et l’identité des différentes voies présentent sur le campus pour que celles-ci soient facilement identifiable par l’utilisateur tel qu’analysé dans l’onglet des woonerfs. Toutefois, la hiérarchie de parement au sol n’est pas l’unique méthode, il faut également travailler sur la largeur des voies et l’importance donnée à chacun des types d'utilisateurs. Les coupes de rues présentés dans le masterplan (voir exemple ci-dessous) pour parler des passages piétons devraient également être utilisés pour caractériser les différents types de voies.

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Noeuds

Les nœuds sont des points focaux de l’espace, ils sont des jonctions de voies importantes. L’importance d’un nœud est basée sur le rôle fonctionnel des routes qui le créent, ainsi que sur le degré public des activités qui composent ce nœud et les bâtiments adjacents. Les nœuds sont des concentrations d’éléments semblables et marquants qui contribuent à renforcer l’identité et l’image du lieu. Sur le plan du nouveau masterplan présenté, on constate par les cercles pointillés noirs que plusieurs places ont été ajoutées. Le cercle pointillé orange dans la carte ci-dessus représente une suggestion de places déjà existantes à bonifier. En effet, le bâtiment existant en forme de « Y » permet la création d’un nœud. Ce nœud est situé à la jonction de deux voies importantes du campus et de la ville, l’autoroute A-61 et Leavygreave road renforçant ainsi la pertinence d’une place de qualité à cet endroit. De plus, le prolongement de la Gold route (voir carte : perméabilité à l’intérieur du campus) souhaité passerait face à cette place amenant un flux de circulation encore plus élevé. À cela s’ajoute le fait que le bâtiment en forme de « Y » est la librairie de l’université donc un bâtiment avec beaucoup d’activités publics qui pourraient bénéficier d’une place publique de qualité pour élargir ses activités à l’extérieur.

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Limites

L’élément de limite se résume par la clarté des éléments qui définissent et délimitent un lieu. Les limites sont des éléments linéaires qui ne sont pas utilisés comme des voies ou qui sont vus de façon à obstruer la fluidité d’une voie. Les limites peuvent être autant des éléments naturels comme des rivières que des systèmes de transport comme une voie ferrée, ou encore des bâtiments avec de longues dimensions. La principale limite du campus de Sheffield est l’autoroute A-61 tel qu’illustré en rouge sur la carte. On peut voir sur la photo que la traverse de cette limite ne peut se faire qu’à des points stratégies et que cela implique un aménagement adéquat et sécuritaire étant donné la distance à franchir.

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Passage piéton A-61 au niveau du campus

Points de

repères

Finalement, les repères sont quant à eux des éléments qui renforcent l’orientation spatiale des usagers et qui ponctuent également le paysage reconnaissable. Les repères sont donc des points références en relation avec les nœuds. Les points de repères peuvent être des œuvres d’art, des statuts ou encore des bâtiments. Sur le campus de Sheffield, les principaux points de repères, représentés sur la carte par des hexagones oranges, sont pour la plupart des bâtiments puisque, tel que mentionné plus tôt, les styles architecturaux sont très variés et contrastent  beaucoup entre eux. Parmi les bâtiments emblématiques du campus, on compte l’église St-George et la Arts tower. On retrouve également parmi les repères du campus des œuvres d’art comme la nouvelle présente au côté de la Librairie, en nord du prolongement de la Gold Route.

Fait par Charlène Côté
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