top of page

Identité

Application du cadre théorique

Le Masterplan 2014 élaboré par l’Université de Sheffield mentionne leur volonté de « créer une identité unique et uniforme pour le domaine public du campus qui sied au monde universitaire ». Le campus St-George’s étant intégré au centre-ville de Sheffield par sa proximité physique et l'apparence de l'architecture, l'institution souhaiterait que le « quartier universitaire » soit plus facilement identifiable aux yeux de tous, tout en conservant la perméabilité actuelle avec les quartiers adjaçents. Le développement d'une image forte à l'échelle du design urbain contribuerait à générer le caractère unitaire recherché en harmonie avec éclectisme architectural des divers pavillons du campus. L'utilisation de symboles matériels permettrait à l'usager de ressentir la relation entre les diverses zones du campus, notamment pour celles divisées par les routes A61 et Western Bank, et de différencier plus aisément les espaces qui sont du ressort de la ville et celles qui appartiennent au domaine public universitaire. 

​

Parallèlement, la nouvelle identité devrait répondre aux caractéristiques académiques de l’Université de Sheffield, en promouvant notamment des espaces propices aux interactions et à l’éducation. Ces places publiques deviendraient des lieux de rencontres impromptues, encourageant l'interaction entre les divers départements et la création de nouvelles innovations. Dans un esprits de cohésion physique avec la ville, ces espaces publics pourront également ponctuer la Gold Route, tel que le suggère le Masterplan 2014. 

​

Somme toute, le concept identitaire préconisé par l'Université suggère une meilleure unité visuelle des espaces d'ordre académiques et une plus grande interaction entre les usagers, tout en perpétuant la cohésion urbaine.

Maps espaces 2.png

Emplacement des places publiques sur le campus

Symbolisation matérielle

La solution proposée pour assurer une continuité visuelle, et donc un symbole fort dans l'expérience phénoménologique, est plutôt simple, mais néanmoins efficace : elle prône l'utilisation d'une matérialité identique, soit le même pavé et les mêmes éléments de mobilier urbain sur l'ensemble du territoire universitaire.

​

Cette idée permettrait d'offrir un arrière-plan homogène aux activités se déroulant sur le campus, et donc aux souvenirs perpétués par les usagers.

 

L'Université propose néanmoins une variation dans la matérialité en changeant la tonalité du pavé dans les voies jugées secondaires. Selon le Masterplan 2014, cette suggestion permettrait une meilleure différenciation des voies principales, et donc de la continuité de la Gold Route, et des voies secondaires. Or, cette proposition contredit les principes relevés dans le cadre théorique et répond difficilement à la volonté de hiérarchisation des voies. Cette dernière serait davantage ressentie par un travail de perception de la largeur des routes que par un code chromatique. En ajoutant de la végétation dense le long des voies et en travaillant avec les éléments initiés dans le concept de woonerf, les usagers seraient à même de ressentir la hiérarchie désirée. Une matérialité unique pour l'ensemble des voies seraient alors une proposition plus adaptée pour marquer l'identité du campus. 

Leavygrease Road

Source : Masterplan 2014

Hounsfield Quarter

Art Tower Court

Interactions sociales

Hounsfield Quarter

Source : Masterplan 2014

Dans le Masterplan 2014, les interactions sociales sont fortement encouragées par la création de nouvelles places publiques sur le campus, tel que le Concourse, le Art Tower Court, le Housnfield Quarter et St-George's Green.

​

Ces places publiques sont composées de végétation, de points d'eau et d'une multitudes d'occasion pour se poser, étudier et discuter. Dans le cas du Concourse et du Hounsfield Quarter, on ajoute également un café pour encourager la communauté étudiante à investiguer les lieux plus longtemps. En suggérant de telles activités, l'Université s'assure d'un taux plus grand d'occupation des espaces sur une base quotidienne.

​

Expériences diverses

Ces places publiques répondent également à une variété d'ambiance, et encouragent donc une diversité d'expérience. Ce concept, prisé par les auteurs du cadre théorique, affirme donc le caractère réaliste de la proposition présentée.

​

Les espaces verts sont d'ailleurs à l'honneur. L'ajout de végétation dense ponctuant le parcours de l'usager offre un cadre non seulement agréable d'un point de vue des perceptions sensorielles, mais suggère également un endroit où les individus peuvent prendre quelques secondes pour se reposer, adossés au tronc en toute sécurité.

​

L'important couvert végétal laisse tout de même de la place aux espaces non-couverts où chacun peut bénéficier de la chaleur des rayons du soleil ou de la douce brise.

city-1137181_1920.jpg

Place publique à Sheffield

Lieux de transition

Art Tower Court

Source : Masterplan 2014

L’éclectisme de l'architecture des pavillons du campus et leur logique d'implantation, semblables au restant de la ville, rend difficile la lecture des limites du territoire universitaire. La perméabilité des voies entre le campus et la ville participe également à la définition ambiguë du territoire. C'est pour cette raison que les seuils deviennent des points importants dans la quête d'une identité visuelle. 

​

En complément au principe de matérialité uniforme, le Masterplan 2014 suggère que la transition entre ville et campus soit marquée par des arbres matures. Bien que l'idée semble prometteuse, les perspectives montrent difficilement la volonté de marquage souhaité. Il est possible que le manque de densification rend l'arbre planté au coin plutôt anecdotique dans le paysage déjà bien vert de la ville de Sheffield. 

Il est à se demander si l'Université devrait pas se tourner vers un autre symbole pour marquer la transition entre la ville et le campus universitaire ou si elle ne devrait pas plutôt densifier la végétation souhaitée de manière à ce que chaque individu ressente le seuil par l'effet de compression et les perceptions sensorielles générées par la conception d'une mini-forêt. 

Fait par Marie-Ève Beaudette
bottom of page